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Date : 20050809

 

Dossier : IMM-8117-04

 

Référence : 2005 CF 1091

 

Toronto (Ontario), le 9 août 2005

 

EN PRÉSENCE DE MONSIEUR LE JUGE KELEN                               

 

 

ENTRE :                                           

 

 

 

SUSANA ALABI

 

                                                                                                                                    demanderesse

 

                                                                             et

 

 

 

                     LE MINISTRE DE LA CITOYENNETÉ ET DE L’IMMIGRATION

 

                                                                                                                                           défendeur

 

 

                                MOTIFS DE L’ORDONNANCE ET ORDONNANCE

 

 

[1]               Il s’agit d’une demande de contrôle judiciaire de la décision d’un agent d’immigration du 3 septembre 2004, dans laquelle il a refusé la demande de résidence permanente présentée par la demanderesse pour des motifs d'ordre humanitaire.

 

 


 

LES FAITS

 

[2]               La demanderesse est une citoyenne du Nigéria âgée de 64 ans qui est arrivée au Canada comme visiteuse en décembre 2000. En mai 2002, la demanderesse a présenté une demande de résidence permanente pour des motifs d'ordre humanitaire (la demande CH). Au même moment, la demanderesse était parrainée par sa fille et par son gendre, qui sont tous deux citoyens canadiens.

 

[3]               Les arguments de la demanderesse à l’appui de sa demande CH sont brefs :

_TRADUCTION_

 

Je suis à la retraite. J’ai l’intention de passer mon temps à m’occuper de mes petits-enfants et à me consacrer à leur éducation. Ma fille et mon gendre me font vivre.

 

Je suis veuve et je n’ai personne chez qui retourner au Nigéria. Mes autres enfants sont tous grands et ils n’habitent plus avec moi. J’habiterais toute seule si je devais retourner là-bas...

 

LA DÉCISION

 

[4]               Par la lettre du 3 septembre 2004, la demanderesse a été informée que sa demande CH était rejetée.  Le motifs de cette décision se trouvent dans les notes de l’agent d’immigration :

_TRADUCTION_

 


Je ne suis pas convaincu que l’intéressée serait en mesure de subvenir à ses besoins au Canada et un parrainage est nécessaire. Elle a quatre enfants au Nigéria, une fille au Canada. Elle vivait avec son fils avant de venir au Canada et elle n’a pas signalé qu’elle ne pourrait pas vivre à nouveau avec lui. Comme elle a une grande famille au Nigéria, je ne peux pas conclure qu’elle subirait des difficultés inhabituelles, injustes ou indues si elle rentrait au Nigéria pour présenter sa demande selon les voies normales.

 

 

ANALYSE

 

[5]               La demanderesse conteste la décision au motif que l’agent n’a pas tenu compte de certains facteurs qui étaient au c_ur de sa demande CH. Plus précisément, elle soutient que l’agent n’a pas reconnu le fait qu’une demande de parrainage avait été présentée à l’appui de sa demande CH.

 

[6]               La norme de contrôle applicable aux décisions discrétionnaires des agents d’immigration relatives aux demandes présentées pour des motifs d'ordre humanitaire est la décision raisonnable  simpliciter; voir Baker c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration), [1999] 2 R.C.S. 817. Je suis d’avis que l’examen des notes et des motifs de l’agent révèle qu’a été commise une erreur qui rend la décision déraisonnable. L’agent n’a pas tenu compte du fait qu’une demande de parrainage avait été déposée par la fille et le gendre de la demanderesse. Les notes de l’agent, qui résument les points principaux de la demande, ne font aucunement mention de la demande de parrainage. En outre, dans ses motifs, l’agent déclare qu’il n’est pas convaincu que la demanderesse _TRADUCTION_ « serait en mesure de subvenir à ses besoins au Canada et un parrainage est nécessaire ». Cela veut implicitement dire que l’agent a conclu qu’aucune demande de parrainage n’avait été déposée. Il s’agit d’un élément crucial et d’une conclusion de fait manifestement déraisonnable.


 

[7]               Pour ce motif, la Cour accueillera la demande et ordonnera que la demande de parrainage du 13 mai 2002 visant la demanderesse soit traitée concurremment avec la demande CH de la demanderesse, afin que l’agent qui examinera la demande CH prenne correctement en compte le fait que la demanderesse est parrainée par sa fille et son gendre.

 

[8]               Aucune partie n’a demandé la certification d’une question et aucune question ne sera certifiée.

 

                                                                ORDONNANCE

 

LA COUR ORDONNE :

 

La demande de contrôle judiciaire de la décision du 3 septembre 2004 de l’agent d’immigration qui a examiné la demande fondée sur des considérations humanitaires est accueillie; la décision est annulée et un autre agent d’immigration se prononcera sur la demande CH, en examinant concurrement la demande de parrainage du 13 mai 2002.

«  Michael A. Kelen »

                                                                                                                                                     Juge                        

 

Traduction certifiée conforme

François Brunet, LL.B., B.C.L.

 


 

COUR FÉDÉRALE

 

AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER

 

DOSSIER :                                        IMM-8117-04

 

INTITULÉ :                                       SUSANA ALABI 

c.

LE MINISTRE DE LA CITOYENNETÉ ET DE

L’IMMIGRATION

 

 

DATE DE L'AUDIENCE :               LE 9 AOÛT 2005

 

LIEU DE L'AUDIENCE :                 TORONTO (ONTARIO)

 

MOTIFS DE L’ORDONNANCE

  ET ORDONNANCE :                     LE JUGE KELEN

 

DATE DES MOTIFS :                      LE 9 AOÛT 2005

 

COMPARUTIONS :

                

Kingsley Jesuorobo                              POUR LA DEMANDERESSE

 

Lorne McClenaghan                             POUR  LE DÉFENDEUR

 

 

AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER :

 

Kingsley Jesuorobo

Avocat

Toronto (Ontario)                                             POUR LA DEMANDERESSE

 

John H. Sims, c.r.

Sous‑procureur général du Canada

Toronto (Ontario)                                             POUR  LE DÉFENDEUR

 

 

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