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Date : 20040310

Dossier : IMM-3388-03

Référence : 2004 CF 362

OTTAWA (ONTARIO), LE 10e JOUR DE MARS 2004

PRÉSENT :     L'HONORABLE JUGE MARTINEAU

ENTRE :

                                                               OXANA GABISSOVA

                                                                                                                                  Partie demanderesse

                                                                              - et -

                                               LE MINISTRE DE LA CITOYENNETÉ

                                                           ET DE L'IMMIGRATION

                                                                                                                                     Partie défenderesse

                                  MOTIFS DE L'ORDONNANCE ET ORDONNANCE

[1]                 Il s'agit d'une demande de contrôle judiciaire de la décision de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, Section de la protection des réfugiés (le tribunal) en date du 22 avril 2003, à l'effet que la demanderesse n'est pas une « réfugiée au sens de la Convention » ni une « personne à protéger » selon les articles 96 et 97 de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, L.C. (2001), ch. 27 (la loi).


[2]                 En premier lieu, la demanderesse conteste la qualité de la traduction devant le tribunal. Je ne peux retenir ce premier motif de révision. D'une part, la preuve de la demanderesse n'est pas convaincante. En effet, celle-ci se limite à l'affidavit de M. Arsen Kerssesov, l'actuel mari de la demanderesse, dont l'expertise linguistique n'a pas été démontrée à la Cour. D'autre part, les reproches formulés dans cet affidavit ne m'apparaissent pas déterminants et n'affectent pas la validité de la décision. Il est clair que la demanderesse a bénéficié des services de deux interprètes accrédités (après le remplacement de la première interprète au début de l'audience) dont les compétences sont reconnues par le tribunal. La traduction fournie à l'audience n'a pas à être parfaite. Cependant, elle doit être continue, fidèle, impartiale, consistante et effectuée par une personne compétente, ce qui, dans l'ensemble, m'apparaît être le cas. Par conséquent, l'intervention de la Cour n'est pas justifiée en l'espèce (R. c. Tran, [1994] 2 R.C.S. 951 (C.S.C.); Dhot c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration), [2001] A.C.F. no 1264 aux paras. 5-6 (C.F. 1re inst.) (QL); et Birgani c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration), [1997] A.C.F. 590 aux paras. 7-8 (C.F. 1re inst.) (QL)).


[3]                 Le deuxième reproche formulé par la demanderesse porte sur la validité de la conclusion générale de non crédibilité du tribunal. Ce reproche est également non fondé. Il n'est pas nécessaire ici de reprendre chacune des erreurs de fait alléguées par la demanderesse. Il a été clairement établi que l'évaluation de la crédibilité d'un demandeur d'asile constitue l'essentiel de la compétence de la Commission (R.K.L. c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration), [2003] A.C.F. no 162 au paragraphe 7 (C.F. 1re inst.) (QL) et (2003), 228 F.T.R. 43. En d'autres termes, il est reconnu que la Commission a une expertise bien établie pour statuer sur des questions de fait, et plus particulièrement pour évaluer la crédibilité et la crainte subjective de persécution d'un demandeur d'asile. En l'espèce, la demanderesse ne m'a pas convaincu que la conclusion générale de non crédibilité du tribunal est capricieuse ou arbitraire, et ce, même si certaines conclusions factuelles du tribunal peuvent paraître contestables ou inexactes. D'autre part, même si je ne partage pas nécessairement l'interprétation que donne par le tribunal quant à certains aspects de la preuve documentaire, la décision du tribunal s'appuie sur la preuve et ne m'apparaît pas manifestement déraisonnable. Il ne s'agit pas non plus d'un cas où il est manifeste que l'accumulation d'erreurs de toutes sortes, qu'elles soient déterminantes ou non, laisse planer un doute sur la justesse des autres conclusions (Haji c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration), [2000] A.C.F. no 1266 au para. 14 (C.F. 1re inst.) (QL)).

[4]                 Les parties n'ont proposé aucune question pour certification.


                                                                     ORDONNANCE

PAR CES MOTIFS, LA COUR ORDONNE que la demande de contrôle judiciaire soit rejetée. Aucune question d'importance générale ne sera certifiée.

                    « Luc Martineau »                   

    Juge


                                                                 COUR FÉDÉRALE

                                                 AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER

DOSSIER :                                           IMM-3388-03

INTITULÉ :                                        OXANA GABISSOVA c. LE MINISTRE DE LA CITOYENNETÉ ET DE L'IMMIGRATION

LIEU DE L'AUDIENCE :                 MONTRÉAL (QUÉBEC)

DATE DE L'AUDIENCE :              LE 4 MARS 2004

MOTIFS DE L'ORDONNANCE

ET ORDONNANCE :                      L'HONORABLE JUGE MARTINEAU

DATE DES MOTIFS :                      LE 10 MARS 2004

COMPARUTIONS:

ME ALAIN JOFFE                                                               POUR LA PARTIE DEMANDERESSE

ME CAROLINE CLOUTIER                                                POUR LA PARTIE DÉFENDERESSE

AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER:

ME ALAIN JOFFE                                                               POUR LA PARTIE DEMANDERESSE

MONTRÉAL (QUÉBEC)

M. MORRIS ROSENBERG                                                  POUR LA PARTIE DÉFENDERESSE

SOUS-PROCUREUR GÉNÉRAL DU CANADA


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