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Date : 20040714

Dossier : IMM-5243-03

Référence : 2004 CF 987

Toronto (Ontario), le 14 juillet 2004

EN PRÉSENCE DE MADAME LA JUGE SIMPSON

ENTRE :

                                                    DORCAS OLUSOLA SANUSI

OLATUNJI OLALERE SANUSI

et OLADAYO OWOLABI SANUSI

par son tuteur à l'instance

DORCAS OLUSOLA SANUSI

                                                                                                                                        demandeurs

                                                                             et

LE MINISTRE DE LA CITOYENNETÉ ET DE L'IMMIGRATION

                                                                                                                                           défendeur

                                MOTIFS DE L'ORDONNANCE ET ORDONNANCE

Introduction


[1]                Il s'agit d'une procédure intentée en vertu de l'article 74 de laLoi sur l'immigration et la protection des réfugiés, L.C. 2001, ch. 27 (la LIPR) en vue d'obtenir le contrôle judiciaire, suivant la Loi sur la Cour fédérale, L.R.C. 1985, ch. F-7, de la décision rendue par Mary Bennett (l'agente d'ERAR), en date du 11 avril 2003, par laquelle cette dernière a conclu que les demandeurs n'avaient pas établi le bien-fondé de leur demande présentée en vertu des articles 96 ou 97 de la LIPR (la décision).

[2]                Les demandeurs qui, aux fins de l'examen des risques avant renvoi (l'ERAR), ont été considérés comme des citoyens de la Sierra Leone, ont fait valoir que l'agente d'ERAR avait commis les erreurs suivantes :

·            elle a manifesté un parti pris contre les demandeurs, comme en fait foi la façon peu objective dont elle a abordé la preuve documentaire;

·           elle a refusé de reconnaître que les observations faites par l'avocat dans le cadre de l'ERAR établissaient un lien entre la situation des demandeurs et la preuve documentaire;

·            elle s'est fondée sur des éléments de preuve extrinsèques sans en aviser les demandeurs;

·            elle a omis d'examiner le risque auquel seraient exposés les demandeurs mineurs.

Analyse


[3]                Après avoir examiné la preuve documentaire, l'agente d'ERAR a conclu qu'il était raisonnable d'envisager avec optimisme la situation, certes non réglée, qui prévalait en Sierra Leone puisque celle-ci était passée d'une guerre civile dévastatrice à une démocratie pacifique. Cependant, en adoptant cette position, elle n'a pas ignoré les aspects négatifs de la situation. Elle a parlé des [traduction] « horribles atrocités et autres abus qui ont marqué une décennie de guerre civile » et a noté que [traduction] « l'armée et la police indisciplinées » avaient besoin d'être réformées, réhabilitées et restructurées en période d'après-guerre. Par conséquent, je ne suis pas convaincue que l'agente d'ERAR a agi avec partialité ou iniquité dans son analyse de la preuve documentaire.

[4]                L'agente d'ERAR a conclu que l'avocat n'avait pas réussi à établir un lien entre la preuve documentaire et la situation personnelle des demandeurs. Selon les arguments présentés par l'avocat dans le cadre de l'ERAR, il existait un risque [traduction] « en raison des allégeances politiques du père du demandeur principal, c'est-à-dire de ses rapports antérieurs avec des dissidents politiques » .

[5]                Dans ce contexte, le demandeur affirme que l'agente d'ERAR a commis une erreur en ne mentionnant pas dans ses notes que le rapport de 2001 du DOS des É.-U. indiquait que les rebelles et leurs collaborateurs étaient exécutés de façon sommaire par des troupes soutenues par le gouvernement. Elle a également omis de faire état de la crainte de nouveaux conflits en Sierra Leone en raison des problèmes existants dans les pays voisins. Enfin, aucune allusion n'a été faite au commentaire contenu dans le Human Rights Watch World Report 2003 selon lequel les réfugiés avaient parfois des problèmes avec les anciens rebelles lorsqu'ils revenaient en Sierra Leone.


[6]                En examinant le dossier, j'ai constaté, comme l'a affirmé l'agente d'ERAR, que les arguments présentés par l'avocat dans le cadre de l'ERAR n'établissaient pas de lien entre la situation des demandeurs et les documents susmentionnés ou tout autre document. L'agente d'ERAR a donc eu raison de conclure qu'aucun lien n'avait été établi.

[7]                En l'espèce, les demandeurs étaient présents lorsque les autorités nigérianes ont expliqué pourquoi les demandeurs mineurs n'avaient pas droit à la citoyenneté nigériane. Il n'y a donc pas d'éléments de preuve extrinsèques dans la présente affaire.

[8]                L'omission de l'agente d'ERAR d'examiner le risque auquel pourraient être exposés les demandeurs mineurs ne constitue pas, en l'espèce, une erreur susceptible de contrôle parce que rien dans les arguments présentés dans le cadre de l'ERAR ne laissait entendre que les enfants seraient exposés à un risque en Sierra Leone.

Certification

[9]                Les demandeurs m'ont demandé de certifier une question concernant la norme de contrôle applicable dans l'éventualité où ma décision serait fondée sur cette question. Cependant, comme ce n'est pas le cas, aucune question ne sera certifiée aux fins d'appel.


                                                                ORDONNANCE

LA COUR ORDONNE que, pour tous ces motifs, la demande soit, et elle est par la présente, rejetée.

                                                                                                                          « Sandra J. Simpson »              

                                                                                                                                                     Juge                           

Traduction certifiée conforme

Diane Provencher, LL.B.


                                                             COUR FÉDÉRALE

                                              AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER

DOSSIER :                                         IMM-5243-03

INTITULÉ :                                        DORCAS OLUSOLA SANUSI

OLATUNJI OLALERE SANUSI

et OLADAYO OWOLABI SANUSI

par son tuteur à l'instance

DORCAS OLUSOLA SANUSI

                                                                                                                                          demandeurs

et

LE MINISTRE DE LA CITOYENNETÉ ET

DE L'IMMIGRATION

                                                                                                                                             défendeur

LIEU DE L'AUDIENCE :                  TORONTO (ONTARIO)

DATE DE L'AUDIENCE :                13 JUILLET 2004

MOTIFS DE L'ORDONNANCE

ET ORDONNANCE :                       JUGE SIMPSON

EN DATE DU :                                   14 JUILLET 2004

COMPARUTIONS :

Matthew Jeffrey            

POUR LES DEMANDEURS

Alexis Singer                

POUR LE DÉFENDEUR

AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER :

Matthew Jeffrey

Toronto (Ontario)                     

POUR LES DEMANDEURS

Morris Rosenberg

Sous-procureur général du Canada

Toronto (Ontario)         

POUR LE DÉFENDEUR


                         COUR FÉDÉRALE

                                         

Date : 20040714

Dossier : IMM-5243-03

ENTRE :

DORCAS OLUSOLA SANUSI

OLATUNJI OLALERE SANUSI

et OLADAYO OWOLABI SANUSI

par son tuteur à l'instance

DORCAS OLUSOLA SANUSI

                                                                demandeurs

et

LE MINISTRE DE LA CITOYENNETÉ ET

DE L'IMMIGRATION

                                                                   défendeur

                                                                                                                             

MOTIFS DE L'ORDONNANCE

ET ORDONNANCE

                                                                                   


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