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Date : 20040708

Dossier : IMM-5982-04

Référence : 2004 CF 975

Ottawa (Ontario), le 8 juillet 2004

EN PRÉSENCE DE MONSIEUR LE JUGE von FINCKENSTEIN

ENTRE :

                                                             NANDANI BALIRAJ

                                                                                                                                       demanderesse

                                                                             et

                                          LE SOLLICITEUR GÉNÉRAL DU CANADA

                                                                                                                                             défendeur

                                MOTIFS DE L'ORDONNANCE ET ORDONNANCE

         (D'abord prononcés à l'audience, puis mis par écrit pour plus de clarté et de précision)

[1]                À la demande du défendeur et pour refléter la récente réorganisation gouvernementale, j'accepte de modifier l'intitulé de manière à nommer le solliciteur général du Canada à titre de défendeur.

[2]                La demanderesse a demandé à la Cour qu'elle sursoie à l'exécution d'une mesure de renvoi jusqu'à ce qu'il soit statué sur sa demande de prise en compte de considérations d'ordre humanitaire qu'elle a présentée à peu près en même temps que sa demande d'ERAR.


[3]                La demanderesse a présenté trois points pour établir qu'elle subirait un préjudice irréparable au sens donné à ce terme dans l'arrêt Toth c. Canada (Ministre de l'Emploi et de l'Immigration) (1988), 86 N.R. 302, soit :

a)         elle n'a plus de parents à la Trinité;

b)         elle a un fiancé qui a besoin de son soutien émotif et qui serait atterré si elle partait;

c)         le rapport d'un psychologue en date du 30 juin au sujet de son état mental.

[4]                La demanderesse a 34 ans; elle est divorcée. Elle détient un diplôme d'études collégiales en affaires. Bien que le retour dans un pays où elle n'a plus de parents lui causera des difficultés, cela ne constitue pas un préjudice irréparable. Il s'agit plutôt d'une conséquence négative inhérente à l'expulsion (Voir Melo c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration), [2001] A.C.F. no 403, au paragraphe 20 (QL)).

[5]                L'incidence sur le fiancé, bien que regrettable, ne constitue pas un préjudice irréparable (Voir Banwait c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration), [1998] A.C.F. no 522 (QL)).


[6]                Enfin, le rapport du psychologue est fondé sur une entrevue de deux heures avec la demanderesse. Il est constitué des affirmations faites par la demanderesse au psychologue et des conclusions que ce dernier a tirées à partir de ces affirmations. Cependant, il faut noter que la demanderesse, alors qu'elle a rempli sa Demande de dispense du visa d'immigrant le 10 février 2003, a répondu [traduction] « Non » dans la boîte 4, à la section « M » , à la question : « Déjà souffert, ou je souffre ou elle souffre d'une maladie grave ou de troubles physiques ou mentaux? » De plus, l'affidavit qu'elle a signé deux jours avant l'entrevue avec le psychologue ne fait aucune mention de ses tendances suicidaires, de ses peurs et des ses traumatismes. En outre, la conclusion du psychologue n'est pas très assurée. Il affirme : [traduction] « Je crains qu'elle puisse passer à l'acte quant à ses idées de suicide et qu'elle ne s'enlève la vie plutôt que de retourner à la Trinité » . Tout considéré, je ne crois pas que ces facteurs équivalent à un risque grave pour la vie de la demanderesse au regard de la jurisprudence sur le deuxième volet du critère établi par l'arrêt Toth (Voir Calderon c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration) (1995), 92 F.T.R. 107, à la page 111; voir également Duve c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration), [1996] A.C.F. no 387, au paragraphe 4 (QL)).

[7]                Vu que la demanderesse devait respecter chacun des volets du critère établi par l'arrêt Toth, il n'est pas nécessaire d'examiner le volet relatif à la « prépondérance des inconvénients » ni celui relatif à la « question sérieuse à trancher » . Par conséquent, la demande sera rejetée.

                                                                             


                                                                ORDONNANCE

LA COUR ORDONNE : La demande que demanderesse a adressée à la Cour pour qu'elle sursoie à l'exécution d'une mesure de renvoi prise contre elle est rejetée.

« K. von Finckenstein

Juge

Traduction certifiée conforme

Jacques Deschênes


   COUR FÉDÉRALE

                                              AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER

DOSSIER :                                                                             IMM-5982-04

INTITULÉ :                                                                            NANDANI BALIRAJ

c.

LE SOLLICITEUR GÉNÉRAL DU CANADA

                   

ENTENDUE PAR TÉLÉCONFÉRENCE ENTRE OTTAWA ET TORONTO (ONTARIO)

DATE DE L'AUDIENCE :                                                    LE 8 JUILLET 2004

MOTIFS DE L'ORDONNANCE

ET ORDONNANCE :                                                          LE JUGE von FINCKENSTEIN

DATE DES MOTIFS :                                                           LE 8 JUILLET 2004


COMPARUTIONS :

Robin Seligman                                                                          POUR LA DEMANDERESSE

Mielka Visnic                                                                            POUR LE DÉFENDEUR              

AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER :

Robin Seligman

Toronto (Ontario)                                                                      POUR LA DEMANDERESSE

Morris Rosenberg

Sous-procureur général du Canada                                            POUR LE DÉFENDEUR


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