Décisions de la Cour fédérale

Informations sur la décision

Contenu de la décision





Date : 19991109


Dossier : T-1587-98

    

ENTRE :


ADITYA NARAYAN VARMA


demandeur

et



BRUCE PHILLIPS

Commissaire à la protection de la vie privée


défendeur

et



ANDRÉ OUELLET

Président, Société canadienne des postes


défendeur


DEMANDE PRÉSENTÉE EN VERTU de l"article 41 de la Loi sur la protection

des renseignements personnels, 1980-81-82-83, ch. 111, ann. II " 1 "

conformément à l"article 18 de la Loi sur la Cour fédérale



MOTIFS DE JUGEMENT

(prononcés à l"audience à Toronto (Ontario),

le mardi 9 novembre 1999)

LE JUGE McGILLIS

[1]          Le demandeur sollicite la révision d"une décision datée du 22 juin 1998 du commissaire à la protection de la vie privée du Canada, M. Bruce Phillips. Il demande notamment la délivrance d"une ordonnance adressée à M. André Ouellet, président de la Société canadienne des postes, lui intimant de lui remettre [traduction ] " tous ses dossiers personnels au complet, sous forme de photocopies ". Le demandeur n"est pas représenté par avocat.

[2]          Dans le mémoire des faits et du droit qu"il a déposé à l"appui de sa demande, le demandeur déclare ceci :

         [traduction]

         Partie I Les questions en litige
         1.      L"existence du Projet 800 .
             A.      " où il s"agit de sommes d"argent considérables qui peuvent être distribuées sans l"approbation du Conseil du Trésor. "
             B.      " Dans le cadre des fonctions qu"il exerçait pour son employeur, le demandeur a découvert l"existence du Projet 800. Par l"intermédiaire de ce projet, des députés d"expérience et des dirigeants de société pouvaient détourner des fonds publics à leur propre avantage. La Société canadienne des postes, qui n"est soumise à aucun règlement ou mécanisme d"imputabilité parce qu"elle est exclue du contrôle du vérificateur général du Canada, du ministre du Travail, ainsi que de la législation fédérale pertinente en matière d"accès à l"information, est donc omnipotente à toutes fins dans ses opérations. Elle savait pertinemment que le demandeur avait découvert l"existence du Projet 800 et elle a donc vu à ce qu"il soit licencié afin de protéger certaines personnes dont l"activité aurait été mise au jour et d"empêcher le demandeur d"utiliser les renseignements qu"il avait au sujet du projet en question au détriment de ceux qui en tiraient bénéfice. Après avoir découvert l"existence du Projet 800, le demandeur a voulu se protéger contre les représailles de son employeur et il a demandé volontairement d"être rétrogradé à commis des postes, POL(4). "
         2.      Le Projet 800 se trouve dans le dossier personnel du demandeur.
         3.      Le défendeur André Ouellet a toujours été, soit durant qu"il était en poste comme ministre responsable de la Société canadienne des postes et ensuite en tant que président-directeur général de la Société canadienne des postes, un participant au Projet 800 .
         4.      Il faut que le dossier personnel du demandeur soit produit en entier en tant que preuve dans des questions interlocutoires dans d"autres litiges où le demandeur a été traité de la façon suivante :
             " ...Il n"est pas question qu"on laisse ce sale con de paki nous embêter, et ceci vient directement de Perrin...... "
             " Ne laissez pas les salauds vous embêter "
             " Avec des gens comme vous, lorsqu"on vous donne un pouce vous prenez un mille .... Si je pouvais procéder à ma guise, je refermerais la porte sur vous tellement fort que vous en auriez des saignements de nez...... "
             " Vous êtes bête et stupide ........ "
         Partie II Questions en litige
         1.      La Cour fédérale s"appuie-t-elle sur les Règles de la Cour fédérale ou sur le Protocole des sages de Sion en traitant cette requête?
         2.      Est-il possible que cette requête puisse être entendue par un juge de la Cour fédérale qui ne soit pas par définition corrompu, un esclave des sages de Sion, ou à la solde de la Société canadienne des postes et/ou du gouvernement?
         Partie III Allégations
         1.      Au paragraphe 11 (onglet 2, page 13, Dossier de requête du défendeur André Ouellet, président de la Société canadienne des postes, présenté à cette Cour), dans un affidavit (déposé au profit du défendeur Ouelett le 30 septembre 1998), l"avocat Gordon D. Capern du cabinet d"avocats de Toronto Gowling Strathy & Henderson, jure notamment ce qui suit :
                     " Par ailleurs, le défendeur sera soumis à un préjudice important si cette Cour ne lui accorde pas la réparation demandée dans cette requête, parce qu"il s"agit de la communication de documents confidentiels de grande importance pour la Société canadienne des postes. "
         2.      Au paragraphe 27 (onglet 3, page 352, Dossier de requête du défendeur André Ouellet, président de la Société canadienne des postes, présenté à cette Cour), dans les prétentions écrites de l"avocate Pamela J. Shime du cabinet d"avocats de Toronto Gowling Strathy & Henderson (datées du 30 septembre 1998), l"avocate Pamela J. Shime déclare notamment ce qui suit :
                     " Par ailleurs, si cette requête n"est pas accueillie, le défendeur en souffrira un préjudice important qui est contraire à l"intérêt des Canadiens que sert la Société canadienne des postes. La communication de documents confidentiels de la Société canadienne des postes va à l"encontre des intérêts du gouvernement du Canada. "

[3]          À l"audience, le demandeur a fait des allégations décousues, incohérentes et sans fondement au sujet du Projet 800, du Protocole des sages de Sion, de pots-de-vin, de vols et de " juges corrompus ". Ses allégations étaient truffées de propos calomnieux et diffamatoires visant des personnalités politiques en activité ainsi qu"à la retraite, des membres de deux familles juives canadiennes fort connues, des juges de la Cour fédérale du Canada et de la Cour d"appel de l"Ontario, notamment ceux qui sont de religion juive. Il a décrit des procédures à la Cour d"appel de l"Ontario comme le " procès des trois singes ", auquel présidaient trois juges dont deux sont des " sages de Sion ". Il a décrit un autre juge de la Cour d"appel de l"Ontario comme un exemple de la " banalisation du mal ". Il a aussi déclaré qu"il avait fait une demande de " bet din en vertu des lois talmudiques ", renonçant à tous ses droits de comparaître devant le " tribunal juif ". Il semble qu"il n"a toujours pas reçu de réponse du rabbin. Les allégations du demandeur sont émaillées de commentaires désobligeants au sujet de personnalités juives. Ces allégations se fondent sur l"idée qu"il y a une sorte de conspiration abominable propagée par les " sages de Sion ".

[4]          Il est inutile que je m"arrête plus longuement au détail des déclarations du demandeur dans ses prétentions écrites et sa plaidoirie orale. À mon avis, sa demande n"a absolument aucun fondement et elle est un abus caractérisé des procédures de la Cour.

[5]          La demande est rejetée. Le demandeur devra payer sans délai les dépens, fixés à 5 000 $.

     D. McGillis

     Juge

Toronto (Ontario)

Le 9 novembre 1999





Traduction certifiée conforme


Jacques Deschênes

     COUR FÉDÉRALE DU CANADA

     Avocats inscrits au dossier

No DU GREFFE :                  T-1587-98
INTITULÉ DE LA CAUSE :          ADITYA NARAYAN VARMA

demandeur

et

                             BRUCE PHILLIPS
                             Commissaire à la protection de la vie privée

défendeur

et

                             ANDRÉ OUELLET
                             Président, Société canadienne des postes

défendeur

DATE DE L"AUDIENCE :              LE MARDI 9 NOVEMBRE 1999
LIEU DE L"AUDIENCE :              TORONTO (ONTARIO)

MOTIFS DU JUGEMENT PAR LE JUGE McGILLIS

EN DATE DU :                  MARDI 9 NOVEMBRE 1999

ONT COMPARU                  M. Aditya Narayan Varma
                             défendeur, en son propre nom
                         M. Ian Roland et
                         M. George Aavram
                             pour le défendeur André Ouelett
                         M me Debra Henke
                             pour le défendeur Bruce Phillips
AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER      Aditya Narayan Varma
                         275, route Goldenwood
                         Willowdale (Ontario)
                         M2M 4A7
                             pour le demandeur, en son propre nom
                         Gowling, Strathy & Henderson
                         Avocats
                         4900, Commerce Court West
                         B.P. 438, succ. Commerce Court West
                         M5L 1J3
                             pour le défendeur André Ouelett

                         McCarthy Tétrault
                         Avocats
                         40, rue Elgin
                         Pièce 1400
                         Ottawa (Ontario)
                         K1P 5K6
                             pour le défendeur Bruce Phillips

                         COUR FÉDÉRALE DU CANADA



Date : 19991109


Dossier : T-1587-98


                         Entre :

                         ADITYA NARAYAN VARMA

demandeur

et

                         BRUCE PHILLIPS
                         Commissaire à la protection de la vie privée

défendeur

et

                         ANDRE OUELLET
                         Président, Société canadienne des postes

défendeur


                        

            

                                                     MOTIFS DU JUGEMENT

                            

                        

 Vous allez être redirigé vers la version la plus récente de la loi, qui peut ne pas être la version considérée au moment où le jugement a été rendu.