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Date : 20020814

Dossier : T-872-02

Montréal (Québec), le 14 août 2002

EN PRÉSENCE DU PROTONOTAIRE RICHARD MORNEAU

Affaire intéressant une action introduite en vertu du paragraphe 17(1), de l'alinéa (2)b) et de l'article 48 de la Loi sur la Cour fédérale à la suite d'une plainte portée en vertu de l'alinéa 29(1)a) de la Loi sur la protection des renseignements personnels, L.R.C. (1985), ch. P-21, contre la Société canadienne des postes pour avoir contrevenu à l'article 7 de la Loi sur la protection des renseignements personnels;

Affaire intéressant une action introduite en vertu du paragraphe 17(1), de l'alinéa (2)b) et de l'article 48 de la Loi sur la Cour fédérale en raison de la présumée illégalité de certaines parties de la convention collective signée par la Société canadienne des postes le 28 février 2000 qui contreviendraient à l'article 5.01 portant sur la discrimination fondée sur l'âge;

Affaire intéressant une action introduite en vertu du paragraphe 17(1), de l'alinéa (2)b) et de l'article 48 de la Loi sur la Cour fédérale en raison de la présumée illégalité de certaines parties de la convention collective signée par la Société canadienne des postes le 28 février 2000 qui contreviendraient à l'article 15 de la Charte canadienne des droits et libertés;

Affaire intéressant une action introduite en vertu du paragraphe 17(1), de l'alinéa 17(2)d) et de l'article 48 de la Loi sur la Cour fédérale par suite de la contravention de l'article 7 de la Loi sur la protection des renseignements personnels par la Société canadienne des postes et, par conséquent, de la contravention de l'alinéa 3a) et de l'article 10 de la Loi sur la responsabilité civile de l'État et le contentieux administratif, L.C. 1990, ch. 8, art. 21, par la Société canadienne des postes;

ENTRE :

                                                                ROBERT LAVIGNE

                                                                                                                                                     demandeur

                                                                                   et

                                               SOCIÉTÉ CANADIENNE DES POSTES                    

                                                                                                                                               défenderesse


                                                                     ORDONNANCE

La requête de la défenderesse est accueillie. La déclaration du demandeur est radiée et l'action du demandeur est rejetée, le tout sans frais.

                                                                                                                                  « Richard Morneau »     

                                                                                                                                                    Protonotaire            

Traduction certifiée conforme

Martine Guay, LL. L.

   


Date : 20020814

Dossier : T-872-02

Référence neutre : 2002 CFPI 863

Affaire intéressant une action introduite en vertu du paragraphe 17(1), de l'alinéa (2)b) et de l'article 48 de la Loi sur la Cour fédérale à la suite d'une plainte portée en vertu de l'alinéa 29(1)a) de la Loi sur la protection des renseignements personnels, L.R.C. (1985), ch. P-21, contre la Société canadienne des postes pour avoir contrevenu à l'article 7 de la Loi sur la protection des renseignements personnels;

Affaire intéressant une action introduite en vertu du paragraphe 17(1), de l'alinéa (2)b) et de l'article 48 de la Loi sur la Cour fédérale en raison de la présumée illégalité de certaines parties de la convention collective signée par la Société canadienne des postes le 28 février 2000 qui contreviendraient à l'article 5.01 portant sur la discrimination fondée sur l'âge;

Affaire intéressant une action introduite en vertu du paragraphe 17(1), de l'alinéa (2)b) et de l'article 48 de la Loi sur la Cour fédérale en raison de la présumée illégalité de certaines parties de la convention collective signée par la Société canadienne des postes le 28 février 2000 qui contreviendraient à l'article 15 de la Charte canadienne des droits et libertés;

Affaire intéressant une action introduite en vertu du paragraphe 17(1), de l'alinéa 17(2)d) et de l'article 48 de la Loi sur la Cour fédérale par suite de la contravention de l'article 7 de la Loi sur la protection des renseignements personnels par la Société canadienne des postes et, par conséquent, de la contravention de l'alinéa 3a) et de l'article 10 de la Loi sur la responsabilité civile de l'État et le contentieux administratif, L.C. 1990, ch. 8, art. 21, par la Société canadienne des postes;

ENTRE :

                                                                ROBERT LAVIGNE

                                                                                                                                                     demandeur

                                                                                   et

                                               SOCIÉTÉ CANADIENNE DES POSTES                    

                                                                                                                                               défenderesse


                                                    MOTIFS DE L'ORDONNANCE

LE PROTONOTAIRE RICHARD MORNEAU

[1]         Il s'agit d'une requête présentée par la défenderesse en vertu des articles 208 et 221 des Règles de la Cour fédérale (1998) (les Règles), en vue d'obtenir une ordonnance radiant la déclaration que le demandeur a déposée le 6 juin 2002 et rejetant l'action du demandeur essentiellement au motif que la Cour n'a pas compétence rationae materiae pour en connaître.

Contexte

[2]         Le demandeur poursuit la défenderesse en dommages-intérêts.

[3]         Le demandeur est un employé de la défenderesse. Il est représenté par le Syndicat des postiers du Canada en vertu du Code canadien du travail, L.R.C. (1985), ch. L-2 (le Code).

[4]         Aux termes de l'article 37 du Code, les parties sont liées par la convention collective mentionnée à l'article 6 de la déclaration.

[5]         Je suis persuadé qu'il ressort du libellé de la déclaration du demandeur et des pièces produites à l'appui que le présent litige résulte de l'application des dispositions de la convention collective régissant l'ancienneté.

[6]         Plus précisément, le litige qui oppose les parties résulte de l'application de l'entente intervenue entre la défenderesse et le Syndicat des postiers du Canada dans le cadre de la convention collective en question lorsqu'il s'agit de trancher entre deux personnes qui ont la même ancienneté au sein du même bureau.

[7]         Ainsi qu'il est précisé au paragraphe 7 de la déclaration, on se sert, pour les septième et huitième critères de l'entente sur le bris d'égalité d'ancienneté, du jour et du mois de naissance du demandeur pour établir le rang d'ancienneté tant pour la liste générale des employés temporaires que pour la liste d'appel pour le quart de nuit pour le travail de chaque jour.

Analyse

[8]         Contrairement à la prétention centrale du demandeur, je suis nettement convaincu que l'action du demandeur n'est pas une action fondée sur la Loi sur la protection des renseignements personnels, L.R.C. (1985), ch. P-21, à la suite de l'utilisation par la défenderesse des renseignements personnels du demandeur en contravention de l'article 7 de la loi en question.

[9]         Il n'y a aucun doute dans mon esprit que le fondement et l'essence mêmes du litige qui oppose le demandeur et la défenderesse résultent de la convention collective et du Code, étant donné qu'ils sont le résultat direct de l'application des dispositions de la convention collective.

[10]       Ainsi que la Cour suprême l'a déclaré, dans l'arrêt Weber c. Ontario Hydro, [1995] 2 R.C.S. 929, à la page 953 :

Dans St. Anne Nackawic, la Cour d'appel et la Cour suprême du Canada ont toutes deux insisté pour que l'analyse de la question de savoir si une affaire relève de la clause d'arbitrage exclusif s'effectue non pas sur le fondement des questions juridiques qui peuvent être soulevées, mais sur le fondement des faits entourant le litige qui oppose les parties. Il ne s'agit pas de savoir si l'action, définie en termes juridiques, est indépendante de la convention collective, mais plutôt si le litige « résulte [de la] convention collective » . Si, peu importe ce dont il peut être qualifié sur le plan juridique, le litige résulte de la convention collective, seul le tribunal du travail peut l'entendre, à l'exclusion des cours de justice.

(Non souligné dans l'original.)

[11]       Comme le litige résulte en l'espèce de la convention collective, le demandeur était tenu de soumettre son différend à un arbitre de griefs conformément au Code en suivant la procédure prévue à l'article 9 de la convention collective.

[12]       Il est de jurisprudence constante que l'arbitre de griefs a compétence exclusive pour statuer sur tout litige résultant expressément ou implicitement de la convention collective.

[13]       Comme l'arbitre de griefs avait compétence exclusive pour trancher le présent litige, la Cour n'a donc pas compétence rationae materiae pour instruire l'action du demandeur.

[14]       Le fait que le délai imparti au demandeur pour déposer un grief en vertu de la convention collective soit peut-être expiré ne constitue pas un motif qui donne compétence à notre Cour sur une question qui, par essence, ne relève pas de sa compétence. De plus, le demandeur n'a de toute évidence pas démontré qu'il avait essayé de déposer dans le délai prescrit un tel grief et que son syndicat aurait refusé d'y donner suite. Aucune preuve de collusion entre le syndicat et la défenderesse n'a non plus été démontrée en l'espèce.

[15]       En conséquence, une ordonnance sera rendue pour accueillir la présente requête, radier la déclaration du demandeur et rejeter l'action du demandeur, le tout avec dépens.

                                                                              « Richard Morneau »     

                                                                                                Protonotaire            

Montréal (Québec)

Le 14 août 2002

Traduction certifiée conforme

Martine Guay, LL. L.


                    COUR FÉDÉRALE DU CANADA

             SECTION DE PREMIÈRE INSTANCE

Date : 20020814

Dossier : T-872-02

Entre :

ROBERT LAVIGNE

                                    demandeur

et

SOCIÉTÉCANADIENNE DES POSTES

                                 défenderesse

                                                                                                 

            MOTIFS DE L'ORDONNANCE

                                                                                                    


                        COUR FÉDÉ RALE DU CANADA

                      SECTION DE PREMIÈRE INSTANCE

                      AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER

DOSSIER :                      T-872-02

INTITULÉ:                     ROBERT LAVIGNE

                                                                                                                                                      demandeur

et

SOCIÉTÉ CANADIENNE DES POSTES

                                                                                                                                                   défenderesse

LIEU DE L'AUDIENCE :                   Montréal (Québec)

DATE DE L'AUDIENCE :                 12 août 2002

MOTIFS DE L'ORDONNANCE DU PROTONOTAIRE RICHARD MORNEAU

DATE DES MOTIFS :                        14 août 2002

COMPARUTIONS:


M. Robert Lavigne

LE DEMANDEUR,

POUR SON PROPRE COMPTE


Me Marc Santerre

POUR LA DÉFENDERESSE


AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER:


Jodoin Santerre

Montréal (Québec)

POUR LA DÉFENDERESSE


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